Mekdijan Sarah
"Enseignante-chercheuse à l'Université Grenoble Alpes (UFR Arts et Sciences Humaines) et au laboratoire PACTE, je m’intéresse aux questions politiques et sociales que posent les situations contemporaines d’exil, les statuts de citoyen.ne.s, d’étranger.e.s, de demandeur.se.s d’asile, de réfugié.e.s, d’immigré.e.s produits par les Etats-Nations : comment élaborer une pensée -en actes- qui puisse déstabiliser ces statuts, réaffirmer l'égalité comme principe de départ, amener à des mutualisations d'expériences ? Et de manière inséparable à ce questionnement, je m’interroge sur ce que signifie réfléchir et agir à ces problèmes depuis l’institution universitaire, depuis le statut de chercheure fonctionnaire, ou encore depuis les disciplines instituées comme la géographie. La géographie a longtemps servi -et sert encore- à légitimer l’Etat-Nation et naturaliser les notions de territoire et de frontière. Dans ce contexte, je m'inspire de nombreux auteur.e.s qui ont travaillé et travaillent à repenser les épistémologies et pratiques de la discipline.
En particulier j'étudie et rejoue des pratiques artivites -issues des sciences sociales, de l'art et de l'activisme- comme brèches permettant d'interroger nos rapports à l’espace, aux frontières, et aux statuts institués.
Parmi ces pratiques, je travaille notamment à :
- des contre-cartographies (Cartographies Traverses/Crossing Maps)
- des formes de recherches collectives où le droit d'auteur est potentiellement utilisé comme outil de contournement des interdictions de travailler et des arrêtés d'expulsion,
- des protocoles d'écritures qui tentent de bouleverser la division des statuts (entre chercheur.se.s dits expert.e.s et témoins par exemple)."
Saison 2
> Conversations publiques | Musée de Grenoble, Grenoble, 3 mars 2018